
Le Dr Jean Pauluis est Docteur en médecine et s’est spécialisé depuis 1997 de la santé dans le cadre de la science environnementale. On se souviendra dans les années ’80 du dossier de la décharge de Mellery et de ses milliers de tonnes de déchets toxiques, le Dr Pauluis fut confronté en tant que médecin généraliste à l’impact direct sur la santé de ses patients de cette énormité écologique environnementale causée par la société Cockerill Sambre.
Nous le retrouvons aujourd’hui en tant que spécialiste de la santé environnementale dans de nombreux groupe de travail.
Invité par l’ASBL il nous parlera des perturbateurs endocriniens.
« Les perturbateurs endocriniens sont des molécules que l’on retrouve un peu partout : dans la nourriture, dans l’air, les cosmétiques… et qui posent un problème à la toxicologie classique. Elles se caractérisent par une toxicité qui se manifeste principalement dans des fenêtres d’exposition fœtale et dans la petite enfance. Les doses-réponses ne répondent pas aux schémas habituels. Il existe une latence parfois grande entre l’exposition (fœtale…) et l’expression d’un effet sur la santé. Ces molécules se trouvent souvent mélangées à d’autres (effet cocktail). Elles sont susceptibles de changer la lecture de l’ADN pour la première génération d’individus exposés, mais également pour les générations suivantes (effet transgénérationnel). Ces molécules, agissant comme des hormones et sont actives à très faibles doses. L’ensemble de ces caractéristiques pose d’énormes défis pour l’avenir de nos enfants et nécessite une mobilisation du corps médical qui doit être capable de sensibiliser les patients et les acteurs politiques. »
Dr Jean Pauluis.-
Les perturbateurs endocriniens regroupent une vaste famille de composés capables d’interagir avec le système hormonal. Les données scientifiques suggèrent qu’ils peuvent altérer de nombreuses fonctions de l’organisme (métabolisme, fonctions reproductrices, système nerveux…) mais leurs effets sur la santé humaine sont complexes à évaluer. L’étude des perturbateurs endocriniens représente aujourd’hui un enjeu majeur pour le corps médical et les pouvoirs publics, dans un souci de protection des populations vulnérables.
Ils entraînent un effet toxique via les modifications physiologiques engendrées par ces perturbations. De nombreuses substances sont suspectées de perturber le système endocrinien, telles que les bisphénols, les phtalates, les parabènes, les composés bromés et perfluorés ou encore les alkylphénols.
